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La révolution française

La révolution française et ses conséquences :


Henri de la Rochejacquelein

Henri du Vergier, Comte de la Rochejaquelein peint par Pierre-Narcisse Guérin (1774–1833) et exposé au Musée d'Art et d'Histoire de Cholet


La révolution Française : entre manipulations et tragédies

La révolution française a été un événement majeur de l'histoire mondiale, marquant un tournant radical dans le paysage politique, social et culturel de la France. Cette période tumultueuse a été le théâtre de grands idéaux proclamés, mais aussi de tragédies et d'excès qui ont laissé des cicatrices profondes dans l'histoire du pays :

I. Les excès dramatiques de la terreur

II. Les femmes dans la guerre civile

III. La déchristianisation

IV. La destruction des institutions traditionnelles

V. La transition violente vers la république

VI. La polarisation sociale et l'égalitarisme radical

VII. Le Mémoricide Vendéen

VIII. Réflexions sur un passé troublé


I. Les excès dramatiques de la terreur, une ombre sur les "idéaux" de la révolution :

La période de la Terreur, qui s'est déroulée entre 1793 et 1794, reste l'une des pages les plus sombres de l'histoire de la révolution française. Sous le règne de la Convention nationale et du redoutable Comité de salut public, les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité ont été détournés, laissant place à des excès inimaginables. Loin des aspirations initiales de justice et de fraternité, la Terreur a plongé la France dans un abîme de terreur et de violence, laissant une tache indélébile sur le mouvement révolutionnaire.

1. La Terreur, le règne de la peur : Les excès de la Terreur ont été marqués par l'élimination systématique de ceux perçus comme ennemis de la république. Nobles, clercs, suspects potenciels, tous étaient susceptibles d'être condamnés à mort. Les exécutions sommaires, les emprisonnements arbitraires et les dénonciations anonymes ont semé la terreur dans toute la France, créant un climat de méfiance et de suspicion parmi la population. 

2. Les massacres de Vendée, un massacre indicible : Parmi les épisodes les plus sombres de la Terreur figurent les massacres du territoire actuel de Vendée. Cette région, ainsi qu'une partie de la Bretagne historiques, a été le théâtre d'une véritable tragédie humaine. Les consignes validées par le Comité de salut public, ont été d'exterminer toute la population. Toutes les personnes suspectées sont tuées, toutes les personnes proches - comme les femmes, parents, personnes agées ou enfants - des personnes suspectées sont tuées aussi. On leur demande de mettre le feu à toutes les fermes pour priver les rebelles de leurs sources de revenus mais surtout de leur nourriture. Les estimations s'accordent à dire que entre 200 000 et 300 000 personnes ont été massacrées en l'espace de quelques années seulement. Les méthodes employées, telles que les noyades collectives et les premières formes de chambres à gaz (processus d'asphyxie collective via des feux controlés dans des locaux clos et fermés), témoignent d'une volonté de déshumaniser les victimes ont laissé une marque indélébile sur la France et ont influencés les régimes totalitaires ultérieurs. Comme l'a souligné Alexandre Soljenitsyne, mettant en lumière la responsabilité de la révolution dans les horreurs des régimes totalitaires qui ont suivis, le dissident russe récuse d'ailleurs radicalement la révolution française et sa devise  "Liberté, Egalité et Fraternité" l’estimant impossible et contradictoire en ses termes.

Jean Luc Mélenchon - grand amateur de Robespierre et par ailleurs militant troskiste, donc par définition "influencé" ou partiellement partisan du communisme bolchévique qu'avait subi tragiquement Alexandre Soljenitsyne -  avait tenté d'instrumentaliser la déclaration du célèbre dissident russe, voici la réponse qui lui fut adressée par le Premier Ministre Edouard Balladur publiée dans le JO Sénat du 23/12/1993  - page 2453) :

"L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre de la culture et de la francophonie sur les déclarations d'Alexandre Soljenitsyne au sujet de la devise républicaine et de l'histoire de la révolution française. Il n'appartient pas au gouvernement français de commenter ou de juger les déclarations qu'un auteur usant de sa liberté d'expression en l'occurrence héroïquement conquise fait à propos d'un épisode très controversé de l'histoire nationale, qui suscite encore aujourd'hui des débats passionnés. Il est temps, deux siècles après ces funestes événements, de se garder de toute polémique, qui ne ferait que raviver d'anciennes blessures et, partant, de porter atteinte à l'unité nationale, plus que jamais nécessaire aujourd'hui. Le gouvernement français tient cependant à affirmer à l'honorable parlementaire que, quelles que soient les prises de position d'Alexandre Soljenitsyne au nom d'une liberté de parole qui est d'ailleurs l'une des conquêtes de la révolution et que l'on ne saurait vouloir restreindre, la vie, l'oeuvre et le combat de cet illustre écrivain sont en cela même digne d'admiration parce qu'ils sont au service de l'homme et par conséquent au service du même projet qui animait les révolutionnaires français." 

3. Un avertissement pour l'avenir : L'ombre de la Terreur continue de planer sur la conscience nationale française. Les atrocités commises pendant cette période ont laissé des cicatrices profondes dans la société et ont eu des répercussions durables sur la politique et la culture françaises. Plus qu'un simple chapitre de l'histoire, la Terreur reste un avertissement constant contre les excès du pouvoir et les dangers de l'extrémisme politique.

La Terreur demeure l'un des épisodes les plus sombres de la révolution française, rappelant de manière poignante les dangers de l'intolérance et de l'abus de pouvoir. Au-delà de son impact historique, elle reste un rappel vibrant de la fragilité des idéaux républicains et de la nécessité de défendre les principes fondamentaux de liberté et de justice.


les femmes contre révolutionnaires et Amazone du Roi, Celeste Talour de La Cartrie lors des guerres de Vendée

Céleste Bulkeley (14 mai 1753 à Angers-13 mars 1832 à Angers), née Céleste Talour de La Cartrie. "Madame Bulkeley" est une femme contre-révolutionnaire et "Amazone du Roi", elle prend part aux Guerres de Vendée avec son mari, un lieutenant irlandais du régiment de Walsh (Le régiment de Walsh est un régiment d’infanterie irlandais du Royaume de France créé en 1697). Dans ses mémoires, Toussaint Ambroise Talour de la Cartrie écrit : « Ma sœur, brave comme une véritable héroïne, ne quitta jamais son mari, aux côtés duquel elle se battît dans tous les combats où il fut engagé et, quoique ses vêtements fussent plusieurs fois percés par les balles, cependant elle passa à travers tous les dangers sans être blessée». Le Bouvier-Desmortiers rapporte quant à lui que « Madame de Beauglie femme d'un officier du régiment de Walhs, commandait une compagnie de chasseurs qu'elle entretenait, dit-on, à ses frais, et portait l'uniforme vêtue en amazone. Son caractère guerrier ne lui ôtait rien des agrémens de son sexe; aussi aimable en société que brave au champ de bataille »


II. Les femmes dans la guerre civile et face aux "idéaux" contradictoires :

La révolution française, avec son cortège de bouleversements politiques et sociaux, a eu un impact profond sur la condition des femmes, les reléguant souvent à la sphère privée et les privant de leurs droits élémentaires. Dans cette période de guerre civile, les femmes ont été confrontées à des défis particuliers, leur rôle politique et social étant souvent limité par les bouleversements de l'époque.

1. La relégation des femmes à la sphère privée : Pendant la guerre civile de la révolution française, les femmes ont été largement reléguées à la sphère privée de la vie domestique. Alors que les hommes se battaient sur les champs de bataille et s'engageaient dans la politique publique, les femmes étaient souvent cantonnées aux tâches domestiques et à la gestion de la famille. Leurs voix et leurs contributions politiques étaient souvent ignorées, voire supprimées, dans un contexte où la compétition politique exacerbée ne laissait que peu de place aux revendications féminines.

2. Les femmes contre-révolutionnaires : Cependant, toutes les femmes n'étaient pas confinées à la sphère privée pendant la révolution. Les femmes contre-révolutionnaires ont joué un rôle actif dans la politique, en utilisant leur action en faveur de leurs communautés ou de la religion comme un moyen d'intervention politique. Leur opposition au gouvernement révolutionnaire et leur soutien aux valeurs traditionnelles ont souvent conduit à des représailles et à des persécutions, mais elles ont néanmoins maintenu leur engagement politique malgré les dangers.

3. Les violences et les abus à l'égard des femmes : La guerre civile a également libéré une agressivité contre les femmes, en particulier celles associées à la Contre-révolution ou vivant dans des zones moins contrôlées administrativement. Les troupes républicaines ont souvent commis des actes de violence et d'abus à l'égard des femmes, violant leurs droits les plus élémentaires et les exposant à des atrocités inimaginables.

4. Une compréhension complexifiée par le prisme de la guerre civile : La compréhension de la condition des femmes pendant la révolution française doit être nuancée par le prisme de la guerre civile. Cette période de conflit a exacerbé les tensions sociales et politiques, affectant de manière disproportionnée les femmes et limitant leurs possibilités d'action et de participation. Comprendre cette réalité complexe permet d'appréhender la diversité des expériences féminines pendant cette période troublée de l'histoire française.

La guerre civile de la révolution française a eu un impact significatif sur la condition des femmes, les reléguant souvent à la sphère privée et les privant de leurs droits élémentaires. Malgré cela, les femmes contre-révolutionnaires ont trouvé des moyens d'intervention politique, tandis que d'autres ont été victimes de violences et d'abus. Cette période tumultueuse de l'histoire française offre un aperçu des défis auxquels les femmes étaient confrontées dans une société en pleine transformation

III. La déchristianisation et la perte des valeurs traditionnelles :

La déchristianisation forcée, menée par les révolutionnaires, a profondément ébranlé les fondements de la société française, entraînant une crise morale et spirituelle sans précédent. Sous l'influence des idéaux des Lumières, la révolution a entrepris de démanteler les institutions religieuses et de supprimer l'influence de l'Église catholique dans la vie publique, plongeant la nation dans un chaos moral et spirituel.

1. La suppression des institutions religieuses : Les révolutionnaires ont mené une campagne systématique pour déchristianiser la France. Des églises ont été profanées, des prêtres ont été persécutés, et les symboles de la foi catholique ont été détruits. Les biens de l'Église ont été confisqués et vendus, privant les institutions religieuses de leurs ressources financières et sapant leur autorité.

2. Le culte de la Raison et de "l'Être suprême" : Dans leur volonté de supprimer la religion, les révolutionnaires ont tenté d'imposer un nouveau culte, celui de de l'Être suprême Les cathédrales ont été transformées en temples de la Raison, et des cérémonies déifiant la Raison ont été organisées dans tout le pays. Cependant, cette tentative de remplacer la religion par la raison ou par "un être suprême révolutionnaire" a été largement perçue comme un échec vu le comportement des révolutionnaires, laissant un vide spirituel et moral dans la société française.

3. Une crise d'identité nationale : La déchristianisation forcée a contribué à une crise d'identité nationale en France. Les valeurs traditionnelles, qui avaient longtemps été le pilier de la société française, ont été balayées par les vents tumultueux de la révolution. La morale sociale s'est effondrée, laissant un vide spirituel et moral que les nouveaux principes républicains n'ont pas réussi à combler.

4. La trace indélibile de la déchristianisation : L'héritage de la déchristianisation forcée se fait encore sentir dans la société française moderne. Bien que la religion ait retrouvé une place dans la vie publique après la révolution, les séquelles de la déchristianisation continuent de hanter la conscience collective. Elle reste un rappel des dangers de la manipulation idéologique et de la tentative de supprimer les croyances religieuses profondément enracinées dans la culture et l'identité d'une nation.

La déchristianisation forcée de la révolution française a été un acte de destruction morale et spirituelle qui a laissé un vide dans la société française. Elle a sapé les valeurs traditionnelles et a contribué à une crise d'identité nationale qui continue de hanter la France jusqu'à nos jours.

IV. La destruction des institutions traditionnelles :

La révolution française, caractérisée par son zèle réformateur radical, a entraîné une destruction sans précédent des institutions traditionnelles qui avaient longtemps façonné la société française. Sous le prétexte de renverser l'ordre ancien et d'établir une nouvelle ère de liberté et d'égalité, les révolutionnaires ont semé le chaos et l'instabilité, laissant la France dans un état de désorientation et de division.

1. La Monarchie et l'Ancien Régime : La révolution a mis fin à des siècles de règne monarchique en France, détrônant Louis XVI et abolissant l'autorité royale. Les symboles de la monarchie, tels que les palais royaux et les emblèmes royaux, ont été détruits ou vandalisés, marquant la fin d'une ère. Cependant, la chute de la monarchie a également créé un vide de pouvoir et a ouvert la voie à une période d'instabilité politique.

2. Les institutions sociales : Les révolutionnaires ont également pris pour cible les institutions sociales traditionnelles, telles que la noblesse et le clergé. Les privilèges et les titres de noblesse ont été abolis, et de nombreux nobles ont été persécutés ou exécutés lors des périodes les plus sombres de la révolution. De même, l'Église catholique a été soumise à une série de réformes radicales, aboutissant à la confiscation de ses biens et à la suppression de son autorité morale.

3. Les réformes excessives : Les réformes menées pendant la révolution ont souvent été menées de manière excessive, sans égard pour les conséquences à long terme. Les révolutionnaires, animés par un esprit de révolution permanente, ont démantelé les institutions séculaires sans proposer de remplacement viable. Cela a entraîné un vide de pouvoir et une crise d'identité nationale, laissant la France dans un état de désorientation politique et sociale.

4. Une société désorientée : Au final, la destruction des institutions traditionnelles a laissé la société française désorientée et divisée. Les repères historiques et culturels qui avaient longtemps défini l'identité nationale ont été balayés par les vents de la révolution, laissant les citoyens français cherchant désespérément un nouveau sens à leur existence. La période post-révolutionnaire a été marquée par l'incertitude et la confusion, alors que la nation tentait de se reconstruire sur les ruines de son passé.

La révolution française a été un cataclysme qui a bouleversé l'ordre établi et a engendré une destruction massive des institutions traditionnelles. Bien que la réforme était nécessaire pour corriger les injustices de l'Ancien Régime, les excès révolutionnaires ont laissé la France dans un état de désorientation et de division qui allait marquer son histoire pendant des décennies à venir.

V. La transition violente vers la république :

La transition tumultueuse vers la république en France a été caractérisée par une violence inouïe et une volonté farouche de rompre avec le passé. Sous le prétexte de promouvoir les idéaux de la citoyenneté et de la démocratie, les traditions séculaires et les repères culturels ont été écartés, plongeant la nation dans un chaos social et politique sans précédent.

1. La répression de l'Ancien Régime : La transition vers la république a été marquée par une répression impitoyable de l'ancien régime. Les symboles de la monarchie et de l'aristocratie ont été détruits, les aristocrates ont été persécutés, et les biens de l'Église ont été confisqués. La Terreur, qui a sévi sous la Convention nationale, a mené à des exécutions massives de suspects et à une répression brutale de toute opposition.

2. La promotion d'une nouvelle vision de la Citoyenneté : Dans leur quête pour établir une république fondée sur les principes de liberté, d'égalité et de fraternité, les révolutionnaires ont promu une nouvelle vision de la citoyenneté. Les anciennes hiérarchies sociales ont été abolies, et chaque individu a été proclamé citoyen égal devant la loi. Cependant, cette vision abstraite de la citoyenneté a souvent été imposée par la force, privant les individus de leurs droits fondamentaux au nom de l'intérêt collectif.

3. Le vide culturel et spirituel : La transition vers la république a également engendré un vide culturel et spirituel au sein de la société française. Les traditions et les valeurs ancestrales ont été rejetées au profit d'une vision rationaliste et matérialiste du monde. Les églises ont été vidées de leur contenu spirituel, les fêtes religieuses ont été remplacées par des célébrations républicaines, et les symboles de la foi ont été relégués au rang de reliques du passé.

4. Finalité de la transition violente : L'héritage de la transition violente vers la république continue de hanter la France moderne. Bien que la république ait apporté des avancées significatives en termes de droits individuels et de libertés civiques, les excès de la transition révolutionnaire ont laissé des cicatrices profondes dans la société française. Elles rappellent les dangers de la violence politique et de l'intolérance idéologique, tout en soulignant la nécessité de défendre les valeurs traditionnelles et les libertés fondamentales dans toute société démocratique.

La transition violente vers la république en France a été une période sombre de l'histoire nationale, marquée par la répression, la violence et la destruction. Elle reste un rappel des défis auxquels sont confrontées les sociétés en transition et de l'importance de protéger les droits individuels et les libertés civiques dans toute société démocratique.

VI. La polarisation sociale et l'égalitarisme radical :

La révolution française, avec ses idéaux d'égalité et de fraternité, a façonné profondément la société française, mais elle a également exacerbé les divisions sociales et la polarisation entre les différentes classes. L'égalitarisme radical promu par les révolutionnaires a laissé un héritage complexe, marqué par des tensions persistantes et des débats sur la redistribution des richesses et le rôle de l'État dans la société.>

1. Les divisions sociales exacerbées : La révolution française a été caractérisée par une polarisation sociale croissante, opposant les différentes classes de la société. Les ambitions égalitaires des révolutionnaires, bien qu'admirables dans leur principe, ont souvent conduit à une confrontation brutale avec les élites traditionnelles. Les tensions entre les aristocrates et le peuple ont atteint leur paroxysme pendant la Terreur, où des milliers de nobles ont été exécutés et où la guillotine est devenue le symbole de la violence révolutionnaire.

2. L'égalitarisme radical : L'égalitarisme radical promu par la révolution a laissé une empreinte durable sur la société française. Si l'idée d'égalité est au cœur des valeurs républicaines, son interprétation radicale a parfois conduit à des politiques redistributives excessives et à des atteintes aux incitations économiques. La confiscation des biens de l'Église et des nobles a suscité des débats passionnés sur la légitimité de la propriété privée et le rôle de l'État dans la redistribution des richesses.

3. Les conséquences dans la gestion des affaires publiques : Cet héritage de l'égalitarisme radical continue de se faire sentir dans la gestion contemporaine des affaires publiques en France. Les politiques sociales visant à réduire les inégalités et à garantir l'accès aux services publics sont souvent l'objet de débats houleux, reflétant les divergences persistantes sur le rôle de l'État dans la société. Les questions de justice sociale et de solidarité restent au cœur du débat politique, témoignant de l'impact durable de la révolution sur la conscience collective française.

Comprendre l'héritage de l'égalitarisme radical nécessite une approche équilibrée, reconnaissant à la fois ses réalisations et ses limites. Si la révolution française a ouvert la voie à l'avènement de la démocratie et à la reconnaissance des droits fondamentaux, elle a également laissé des cicatrices profondes dans la société française, alimentant des tensions sociales et des débats idéologiques qui perdurent jusqu'à nos jours.En conclusion, la polarisation sociale et l'héritage de l'égalitarisme radical sont des aspects essentiels de l'histoire de la révolution française. Alors que la quête d'égalité a été au cœur des idéaux révolutionnaires, son interprétation radicale a laissé des traces durables dans la société française, façonnant les débats politiques et idéologiques tout au long de son histoire.

VII. La tragédie de la Vendée, mémoire et "Mémoricide" d'un génocide oublié :

La Vendée, une région pittoresque du centre-ouest de la France actuelle, est souvent associée à la beauté de ses paysages verdoyants et à son riche patrimoine historique. Cependant, derrière cette façade idyllique se cache une sombre histoire de violence, de répression et surtout de mémoire effacée comme le souligne le travail fait sur le sujet du Mémoricide.

  1. Le contexte historique : Au tournant du XVIIIe siècle, la France était en proie à une agitation politique et sociale sans précédent. La révolution française, avec ses idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité, a déclenché un profond bouleversement dans toute la nation. Cependant, dans les régions rurales conservatrices comme la Vendée, la révolution a été accueillie avec méfiance et résistance.
  2. La révolte vendéenne : En 1793, la Vendée s'embrase dans une révolte sanglante contre la république française. Les paysans vendéens, surnommés "les insurgés", se soulèvent contre les politiques anticléricales et les réquisitions militaires imposées par le gouvernement révolutionnaire. Ce soulèvement, qui prend rapidement des proportions insurrectionnelles, devient connu sous le nom de "Guerre de Vendée".
  3. La répression révolutionnaire : Face à cette révolte, le gouvernement révolutionnaire répond par une répression brutale et impitoyable. Les troupes républicaines, dirigées par des généraux comme Turreau et Carrier, mènent une campagne de terreur visant à écraser la rébellion vendéenne. Des massacres de civils, des incendies de villages et des exécutions sommaires deviennent monnaie courante dans la région.
  4. Le génocide vendéen : Ce qui commence comme une révolte locale contre la république se transforme rapidement en un véritable génocide. Des milliers de Vendéens, hommes, femmes et enfants, sont massacrés par les forces républicaines, souvent sans distinction d'âge ou de sexe. Les exactions commises dans la région sont telles que certains historiens qualifient cet épisode de l'histoire française de "premier génocide moderne".
  5. L'effacement de la mémoire : Malgré l'ampleur des atrocités commises en Vendée, cet épisode sombre de l'histoire française est largement passé sous silence pendant des décennies. Sous les régimes successifs, la mémoire de la Vendée a été effacée, reléguée aux marges de l'histoire officielle. Les victimes de ce génocide ont été oubliées, et leur souffrance a été minimisée, voire niée.
  6. La résurgence de la mémoire : Au cours des dernières décennies, la mémoire de la Vendée a commencé à émerger de l'ombre. Des historiens, des écrivains et des militants se sont efforcés de mettre en lumière cet épisode tragique de l'histoire française, de rendre hommage aux victimes et de reconnaître leur souffrance. Des mémoriaux, des commémorations et des initiatives de préservation du patrimoine ont vu le jour dans la région, permettant de préserver la mémoire de ceux qui ont péri lors du génocide vendéen.
  7. La Vendée aujourd'hui : Aujourd'hui, la Vendée est une région prospère et paisible, qui attire des millions de visiteurs chaque année pour ses paysages bucoliques et son riche patrimoine culturel. Cependant, cette région ne doit pas oublier son passé douloureux. La mémoire de la Vendée doit être préservée et transmise aux générations futures, en tant que témoignage poignant de la capacité de l'homme à infliger le pire à ses semblables, mais aussi de sa capacité à se souvenir, à guérir et à reconstruire.

VIII. Réflexions sur un passé troublé :

La révolution française a été une période de bouleversements radicaux qui ont profondément marqué l'histoire de la France. Les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité proclamés pendant la révolution ont façonné le destin de la nation, mais les excès et les tragédies qui ont accompagné cette période ont laissé des cicatrices durables dans l'histoire du pays. Les conséquences de cette révolution tumultueuse se font encore sentir aujourd'hui, alors que la France continue de naviguer entre tradition et changement, cherchant à concilier les valeurs françaises avec les défis du monde moderne.


Notre France, la culture et l'histoire de France