La Guerre de Cent Ans
Les défis de la Guerre de Cent Ans
IV. La fin de la guerre et la consolidation de la France
Dans l'histoire de France, la Guerre de Cent Ans se dresse comme une époque charnière, où la nation française a été mise à l'épreuve, mais aussi façonnée et enrichie de manière profonde. Cette période a non seulement défini l'identité nationale de la France, mais a également jeté les bases de son rayonnement culturel et intellectuel dans le monde.
La Guerre de Cent Ans : Forger l'identité nationale
La Guerre de Cent Ans, débutant au XIVe siècle et se prolongeant jusqu'au XVe siècle, a été un défi de taille pour la France. Elle a été marquée par une série de conflits armés entre les dynasties française et anglaise, alimentés par des revendications territoriales et des rivalités politiques.
Philippe de Valois, Roi de France de 1328 à 1350 sous le nom de Philippe VI, dit « le Fortuné » ou « le Catholique » est le premier roi de la dynastie capétienne des Valois, issue de la branche cadette de la maison capétienne fondée par son père Charles de Valois, frère cadet de Philippe IV le Bel. Il est né en 1293 et mort le 22 août 1350 à Nogent-le-Roin.
I. Les origines du conflit :
La Guerre de Cent Ans, l'un des conflits les plus célèbres de l'histoire européenne médiévale, trouve ses racines dans une série complexe de revendications dynastiques, de rivalités politiques et de tensions territoriales entre l'Angleterre et la France.
Contexte historique : Au XIVe siècle, l'Europe occidentale était marquée par une instabilité politique et une rivalité entre les grandes puissances de l'époque. L'Angleterre et la France, deux des royaumes les plus puissants, étaient en proie à des conflits internes et externes, exacerbant les tensions entre eux.
Les revendications anglaises : Le conflit trouve ses origines dans les revendications anglaises sur le trône de France. En 1328, à la mort du dernier roi capétien de France, Charles IV, la couronne française revient à Philippe VI de la maison de Valois, tandis qu'Édouard III d'Angleterre, de la maison de Plantagenêt, revendique le trône en tant que petit-fils de Philippe le Bel.
Les premiers conflits : Les premiers affrontements entre l'Angleterre et la France ont lieu en Guyenne, une possession anglaise en France. Les tensions s'intensifient lorsque le roi de France Philippe VI confisque la duchesse d'Aquitaine, une possession importante des Plantagenêts, en 1337, déclenchant ainsi le début officiel de la Guerre de Cent Ans.
Les batailles déterminantes : Deux batailles majeures ont marqué le début de la guerre. La bataille de Crécy en 1346, où l'armée anglaise dirigée par Édouard III a infligé une défaite cuisante aux Français, et la bataille d'Azincourt en 1415, où l'armée anglaise sous Henri V a remporté une autre victoire écrasante, ont renforcé la position de l'Angleterre et sapé la confiance française.
II. Jeanne d'Arc et le renouveau de l'espoir :
Cependant, au milieu des ténèbres de la guerre, une lueur d'espoir est apparue sous la forme de Jeanne d'Arc, la Pucelle d'Orléans. Son courage et sa foi ont galvanisé les troupes françaises et ont permis de renverser le cours de la guerre, culminant avec la victoire à Orléans en 1429.
Jeanne d'Arc était une jeune paysanne de Domrémy, qui entendit des voix célestes lui ordonnant de secourir le roi de France et de libérer le pays de l'occupation anglaise. Guidée par sa foi inébranlable, Jeanne se rendit auprès du dauphin Charles à Chinon, où elle le persuada de lui confier une armée pour lever le siège d'Orléans.
Le renversement du cours de la guerre : Avec une détermination farouche, Jeanne mena ses troupes au combat, défiant les préjugés de son époque sur le rôle des femmes dans la guerre. Sa présence inspira un nouvel esprit de résistance parmi les troupes françaises, et sous sa direction, les Français remportèrent une série de victoires décisives, dont la libération d'Orléans en 1429.
L'influence de Jeanne d'Arc : L'impact de Jeanne d'Arc ne se limita pas à ses exploits militaires. Son rôle dans la restauration de la confiance en la légitimité du roi de France et dans la promotion de l'unité nationale fut immense. Son exécution tragique par les Anglais en 1431 ne fit que renforcer sa légende et son statut d'héroïne nationale.
Héritage et légende : Au fil des siècles, Jeanne d'Arc est devenue un symbole de résistance, de patriotisme et de foi pour le peuple français. Sa canonisation par l'Église catholique en 1920 confirma son statut de sainte, mais son héritage dépasse les frontières de la religion pour devenir un emblème de la fierté nationale et de l'esprit indomptable français.
Jeanne d'Arc demeure un personnage emblématique de l'histoire française, dont l'héritage continue d'inspirer et de fasciner. Son rôle dans le renouveau de l'espoir et de la détermination lors de la Guerre de Cent Ans reste un témoignage intemporel de la capacité du courage individuel à changer le cours de l'histoire.
Jeanne d'Arc entrant victorieuse dans Orléans : une peinture de Jean-Jacques Scherrer (1855-1916)
III. La bataille de Formigny :
La bataille de Formigny (avril 1450) fut majeure et décisive entre l'Angleterre et la France : 3 000 Français et Bretons affrontèrent 5 000 Anglais. La destruction de la dernière armée anglaise en Normandie lors de la bataille et la victoire française décisive ont ouvert la voie à la capture des dernières places fortes anglaises en Normandie et à la victoire finale des rois de France.
L'armée de Jean de Clermont était en infériorité numérique, mais il avait amené deux canons de campagne légers à couleuvrine chargés par la culasse sur des affûts à roues dirigés par l'ingénieur Louis Giribaut, et ils délivraient une cadence de tir suffisamment rapide pour perturber les arcs longs anglais hors de portée. Ces couleuvrines étaient capables de le faire au-delà de la portée efficace de l'arc à 300m. Les hommes à l'arc long étaient impuissants, incapables de riposter. Après avoir subi des pertes, les archers anglais furent contraints de rompre le rang et, avec l'infanterie, quittèrent leurs retranchements fortifiés - qu'ils utilisaient depuis la bataille de Crécy - et chargèrent les positions françaises, ce qui mena leur perte. La force anglaise fut alors chargée par la cavalerie bretonne d'Arthur de Richemont et coupée en morceaux. L'armée de Thomas Kyriell a cessé d'exister, avec 2 000 à 3 754 tués et 900 à 1 400 faits prisonniers, tandis que les pertes françaises et bretonnes étaient inférieures à 200. Bien que la présence des deux canons de campagne ait influencé de manière significative le cours de la bataille, la question fut alors tranchée par le combat classique au corps à corps et l'habituelle charge de cavalerie lourde française. Les charges de cavalerie lourde seront encore décisives jusqu'à la fin du XVIIe siècle, tandis que l'arc long disparaît bientôt.
Les jours suivants, les paysans français traquèrent les retardataires anglais et les tuèrent jusqu'au bout, en guise de vengeance pour des décennies d'atrocités anglaises. Seul le Gallois Matthew Gough parvient à s'enfuir avec une poignée de cavaliers.
En l'absence d'autres forces anglaises significatives en Normandie, toute la région tomba rapidement aux mains de la France. Caen est capturée le 12 juin et Cherbourg, la dernière forteresse anglaise en Normandie, tombe le 12 août. La bataille est souvent citée comme la première dans laquelle les canons ont joué un rôle central (la première utilisation décisive des canons est généralement considérée comme la bataille suivante, à Castillon trois ans plus tard, - non pas avec 2 canons cette fois mais 300 !
Illustration d'Andrei Karashchuk du XVe siècle : "Charge de cavalerie française lors de la dernière bataille de la guerre de Cent Ans et nouvelle victoire écrasante de la France"
IV. La fin de la guerre et la consolidation de la France :
Après des décennies de conflit dévastateur, la France a finalement émergé triomphante de la Guerre de Cent Ans, marquant le début d'une ère de consolidation et de renaissance nationale. La conclusion de ce long conflit a été un tournant majeur dans l'histoire de la nation française, marquant à la fois la fin d'une période tumultueuse et le début d'une nouvelle ère de stabilité et de prospérité.
La fin du conflit : Le traité de Picquigny, signé en 1475, a officiellement mis fin à la Guerre de Cent Ans, mettant un terme à des décennies de conflit entre la France et l'Angleterre. Ce traité, négocié par Louis XI de France et Édouard IV d'Angleterre, a établi une trêve de sept ans entre les deux nations, mettant fin aux hostilités et ouvrant la voie à la paix et à la réconciliation.
La consolidation territoriale : Avec la fin de la guerre, la France a entrepris un processus de consolidation territoriale visant à renforcer son contrôle sur ses frontières et à unifier le royaume sous une seule autorité centrale. Des réformes administratives ont été entreprises pour renforcer l'autorité royale et établir un système de gouvernement plus efficace et centralisé.
L'affirmation de l'indépendance nationale : La victoire de la France dans la Guerre de Cent Ans a affirmé son statut en tant que nation indépendante et souveraine, mettant fin à l'ingérence étrangère et renforçant sa position sur la scène internationale. La consolidation de son territoire et de son autorité a permis à la France de s'affirmer comme une puissance régionale influente, prête à jouer un rôle majeur dans les affaires européennes.
Les séquelles de la guerre : Malgré la victoire, les cicatrices de la Guerre de Cent Ans ont laissé des marques profondes dans la société française. Des régions entières avaient été dévastées par le conflit, entraînant des pertes humaines et économiques considérables. La reconstruction et la réhabilitation des régions dévastées ont représenté un défi majeur pour le royaume, nécessitant des efforts concertés pour restaurer la prospérité et la stabilité.
La victoire de la France a affirmé son statut en tant que nation indépendante et souveraine, et a ouvert la voie à une période de prospérité et de développement.La fin de la Guerre de Cent Ans a marqué le début d'une période de renaissance pour la France, caractérisée par un renouveau culturel, économique et politique. Sous le règne de Louis XI, la France a connu une période de prospérité et de développement, marquée par des avancées dans les domaines de l'art, de la littérature et de la science.